Saison 5 – Episode 1
C’est parti pour la saison 5 au collège Louis Paulhan, à Sartrouville. Ici, c’est en technologie que tout commence. Dès le mois de décembre, quand la période de froid commence à bien s’installer, on lance les élèves sur un défi : fabriquer un objet qui aidera les oiseaux à traverser la période hivernale si difficile. Nos sixièmes ont déjà saisi qu’un objet n’arrive pas par hasard sur le marché mais qu’il répond à un besoin bien précis ! Mais sauront-ils mettre à profit leurs connaissances pour concevoir et fabriquer un objet qui fournit un apport alimentaire aux oiseaux ?
Les élèves sont plutôt enjoués à l’idée de faire face à ce challenge… et en même temps… comment dire ? Perdus !
J’amorce la séance en sortant de mon laboratoire avec plusieurs échantillons de matériaux et j’expose un magnifique étalage. La classe pétille comme du champagne et un élève s’exclame : « Mais madame, on peut le faire en carton c’est plus facile à manipuler ! » Un autre ricane et lui répond : « Mais ça ne va jamais tenir ! ». Certains acquiescent alors que d’autres contestent, un brouhaha s’installe. J’apporte un peu de calme dans la classe en pleine ébullition et leur pose la question suivante : « Où sera installée la future mangeoire ? ». Une réponse fuse : « Ben dehors madame ! ». Sans que j’intervienne un autre lui répond : « Comment tu veux que le carton résiste à la pluie alors ?!»
La notion de résistance est abordée, je saisis alors l’occasion pour mettre en avant la notion de critères de performance et donc de propriété des matériaux. Notre problématique peut être formulée : Quels sont les matériaux qui résistent le mieux aux intempéries (pluie, neige, grêle) ? Avant d’aller un peu plus loin, nous réfléchissons aux points communs entre la pluie, la neige et la grêle. Un élève plutôt très timide d’ordinaire lève la main, je saisis alors cette opportunité pour l’interroger et avec un aplomb déstabilisant il me répond je cite : « Le point commun entre les trois, c’est que les trois tombent du ciel ». Gentiment la classe sourit, je lui réponds qu’il a bien raison ! J’obtiens très vite une autre proposition : l’eau. Nous obtenons notre problématique finale : Quels sont les matériaux qui résistent à l’eau ?
Une telle réflexion permet d’affiner le problème, de le décomposer en sous-problèmes précis pour pouvoir y apporter une réponse. La résolution de problèmes passe irrémédiablement par cette phase. Rendez-vous sur cette page pour un éclairage.
C’est le moment de proposer une expérience qui confrontera les capacités de résistances des différents matériaux à l’eau. Les idées fusent… Un élève propose de mettre des matériaux à l’extérieur pendant une semaine en espérant qu’il pleuve, d’autres suggèrent de tous les mettre sous le robinet…..mais un robinet pour toute une classe, ce n’est pas facile à gérer et cela laisse peu de place pour l’observation !
Les élèves se rendent très vite compte qu’il est indispensable de mettre en place une démarche scientifique rigoureuse. Après avoir fourni la liste du matériel à disposition, ils proposent un protocole expérimental et le mettent en place.
Tout au long du projet, et dès cette phase d’introduction, les enseignants focalisent l’attention des élèves sur la notion de preuve. Toutes les décisions qui seront prises dans la conception du protocole ou les affirmations qui seront faites devront, dans la mesure du possible, être justifiées par des preuves, issues de l’observation ou de l’expérimentation (comme dans cette séance).

To be continued !